La Dame aux camélias - Dumas fils
J'avais acheté ce roman il y a très longtemps. A l'époque, je préparais le bac de Français et ma prof m'avait conseillé de le lire car c'était pour elle un classique. Il est donc resté plus de 5 ans sur une étagère, à attendre d'être lu. Je ne sais pas trop pourquoi, mais un jour, sans raison, j'ai décidé qu'il était temps de le lire...
Dès le début du roman, le lecteur est avisé de la mort d’une
certaine Marguerite Gautier connue sous le nom de Dame aux Camélias, courtisane
très courue par les hommes du monde, car d’une extrême beauté. Le narrateur,
touché par l’annonce de la mort d’une jeune fille qu’il ne connaît pas, se rend
à la vente aux enchères qui a lieu quelques jours après sa mort : il y est
attiré par un roman, Manon Lescaut,
qu’il achète sans vraiment comprendre pourquoi. C’est l’acquisition de ce bien
qui est l’élément déclencheur de tout le reste du roman : Armand Duval,
qui se présente comme l’amant de la
Dame aux camélias lui demande de tout son coeur de bien vouloir le lui remettre. Une relation s'établit alors peu à peu entre ces deux personnages masculins, ce qui conduit Armand à raconter son histoire amoureuse au narrateur.
Cette histoire, c’est celle d’un amour impossible entre un
jeune homme du monde et une courtisane endettée. Armand et Margueritte tombent
irrémédiablement amoureux le soir où Armand découvre son état et essaie de
l’aider. Margueritte, dont la santé est très fragile sait pertinemment que sa
vie sera courte et pour cela, elle la vit intensément. Armand, quant à lui, est
très attristé par son état et lui demande d’accepter qu’il soit son amant. Bien
qu’ils se promettent une totale indépendance, l’amour n’en est jamais ainsi et
très rapidement, Armand en vient à vouloir être le seul à pouvoir la toucher.
Marguerite, qui croule sous les dettes, ne peut pas se séparer de tous les
hommes lui procurant de l’argent et se retrouve ainsi face à un dilemme dont
elle ne voit pas l’issue. Cette issue sera finalement des vacances à la
campagne, où les deux amants feront vœux de fidélité et d’amour à jamais.
Bien qu’ayant trouvé une solution à ses soucis financiers
dans la vente de tous ses biens, Marguerite est obligée de mettre un terme à
cette relation, ce que ne comprend pas Armand, qui croyait en la véracité de
leur amour réciproque. Je ne préfère pas lever le voile sur les raisons qui ont
poussé Margueritte à prendre une décision si douloureuse, car c’est au lecteur
de le découvrir (et de verser quelques larmes). La suite de cette séparation
n’est alors plus que vengeance pour Armand, jusqu’à ce qu’il apprenne la vérité.
Le temps qu’il l’apprenne, Margueritte est décédée seule, abandonnée de tous.
Ce roman est une des plus belles œuvres littéraires qui
m’ont été données de lire. On y retrouve des sentiments extrêmement bien peints
par Dumas fils, sentiments au travers desquels il est très facile de se
retrouver. Au-delà d’un amour pur et sincère, l’histoire de Margueritte et
d’Armand est également l’histoire d’une femme prête à abandonner ce qu’elle a
de plus cher au monde uniquement pour le bien de cette personne. En lisant leur
histoire, on apprend qu’aimer n’est pas un sentiment égoïste : on n’aime
pas pour être aimé en retour, mais l’amour est un sentiment incontrôlable, qui,
dans le seul but de protéger l’autre, peut pousser à tout, à la haine, à la
solitude, voire à la mort.
La version romancée de ce drame est sans aucun doute la
meilleure. La pièce de théâtre qui en a été tirée n’en est qu’une pâle
imitation : trop de passages ont été coupés, ce qui laisse un goût de
« faux ». Par ailleurs, la fin tragique du roman y est complètement
chamboulée et laisse place à quelque chose de beaucoup plus fade.
« Je passais des
journées entières aux pieds de ma maîtresse. Nous ouvrions les fenêtres qui
donnaient sur le jardin, et regardant l’été s’abattre joyeusement dans les
fleurs qu’il fait éclore et sous l’ombre des arbres, nous respirions à côté
l’un de l’autre cette vie véritable que ni Margueritte ni moi n’avions comprise
jusqu’alors. »
Pour ceux qui à qui j'ai donné envie de lire ce roman, je vous conseille l'édition suivante, car elle regroupe le roman, la version théâtrale et l'opéra :
- La Dame aux camélias, Dumas fils, chez GF Flammarion