J'irai cracher sur vos tombes - Boris Vian
J'ai acheté J'irai cracher sur vos tombes un peu par curiosité, après avoir lu ce qu'en pensait Camille (voir le n°7). Et puis, il faut bien dire que ce n'est pas un titre commun et ça donne envie d'être lu. J'ai donc voulu me forger ma propre opinion sur la chose...
J’irai cracher sur vos
tombes pourrait se
résumer en un mot : vengeance ! Cette histoire, c’est celle de Lee
Anderson, un jeune Américain noir, bien que blanc de peau. Blanc comme lui, son
jeune frère a été victime de la barbarie des « vrais » Blancs.
Depuis, l’idée de vengeance raisonne dans la tête de Lee. D’ailleurs, dès le
départ le lecteur le sait: il a un plan.
Fraichement débarqué dans la petite ville de Buckton, Lee
Anderson est employé dans une librairie. Il faut dire que ce travail ne lui
réussit pas mal d’ailleurs. Mais il s’en moque, ce n’est pas ça son plan.
Rapidement, Lee Anderson rejoint un groupe de jeunes en manque d’alcool et de
sexe. Débutent alors les épisodes les plus controversés de ce roman :
sexe, alcool, triolisme, viol, pédophilie et prostitution. Boris Vian cherche à
choquer et c’est réussi. La lecture de certains passages est parfois difficile
et la fin du roman ne libère en rien l’esprit du lecteur de tout ce qu’il a pu
lire avant d’en arriver là. En effet, la fin de J’irai cracher sur vos tombes est une explosion de cruauté, cruauté
qui fait probablement écho à celle des Blancs envers les Noirs et dont ce roman
se veut une dénonciation.
« Personne ne me connaissait à Buckton. Clem avait choisi la ville à cause de cela ; et d’ailleurs, même si je m’étais dégonflé, il ne me restait pas assez d’essence pour continuer plus haut vers le Nord. A peine cinq litres. Avec mon dollar, la lettre de Clem, c’est tout ce que je possédais. Ma valise, n’en parlons pas. Pour ce qu’elle contenait. J’oublie : j’avais dans le coffre de la voiture le petit revolver du gosse, un malheureux 6,35 bon marché ; il était encore dans sa poche quand le shérif était venu nous dire d’emporter le corps chez nous pour le faire enterrer. Je dois dire que je comptais sur la lettre de Clem plus que sur tout le reste. Cela devait marcher, il fallait que cela marche. Je regardais mes mains sur le volant, mes doigts, mes ongles. Vraiment personne ne pouvait trouver à y redire. Aucun risque de ce côté. Peut-être allais-je m’en sortir… »
Pour avoir un autre avis sur ce roman, je vous conseille de faire une petite visite ici.