Maître et serviteur - Léon Tolstoï
Vassili Andréitch est un propriétaire terrien qui n’est pas à plaindre : il a plusieurs possessions, qui lui rapportent suffisamment d’argent pour pouvoir vivre convenablement. Mais cette situation est loin de lui suffire : non seulement sa femme est très dépensière, mais en plus, il est obnubilé par l’argent. Il aimerait pouvoir devenir millionnaire pour être riche à jamais.
Et ce n’est certainement pas le climat hivernal rigoureux qui va l’empêcher de faire des affaires ! Malgré une tempête de neige, Vassili Andréitch décide de partir conclure une affaire concernant la vente d’une forêt. Pour cela, il doit se dépêcher et arriver avant les autres acheteurs. Il emmène son serviteur Nikita avec lui. Tous deux partent ainsi braver la tempête, à bord d’un traineau tiré par un cheval. La route est très pénible et ils manquent plusieurs fois de renverser le traineau. D’ailleurs, ils se perdent bien souvent et arrivent deux fois par erreur dans le même village où on leur propose de passer la nuit. Or, cette solution n’est pas envisageable pour Vassili Andréitch ; il regrettera rapidement ce choix, une fois perdus en pleine tempête.
Il ne reste alors plus qu’une seule solution aux deux hommes : s’arrêter et passer la nuit dans le traineau, en espérant survivre au froid. Une longue nuit débute alors, une nuit qui sera la fin pour l’un des deux personnages. On ne saurait expliquer pourquoi ni comment, mais durant cette nuit glaciale, l’égoïsme a laissé place à la générosité et au don de soi.
Winter Troika, de Yuri Sergeyev
« Et il se souvient de son argent, de sa boutique, de sa maison, des ventes et des achats et des millions des Mironov. Il lui est difficile de comprendre pourquoi cet homme qu’on appelait Vassili Brékhounov se préoccupait de toutes ces choses-là. ‘’Oui, il ne savait pas de quoi il s’agissait, se disait-il en songeant à Vassili Brékhounov. Il ne le savait pas comme je le sais maintenant. Il n’y a plus d’erreur maintenant. Maintenant je le sais.’’ Et de nouveau, il entend l’appel de celui qui l’avait interpellé tantôt. ‘’Je viens, je viens !’’ crie tout son être plein d’une allégresse attendrie. Et il sent qu’il est libre et que rien ne le retient plus. »
Lu dans le cadre du Challenge Une année en Russie, organisé par Pimpi