La maison de Claudine - Colette
Présentation de l'éditeur : "Colette se propose, d'abord, au lecteur, comme la souveraine d'un royaume sensible, la reine des choses prochaines, un écrivain de la nature. Pourtant, (elle) n'est pas orientée vers la campagne à la manière des romanciers paysans. La campagne de Colette est une campagne pour citadines, une campagne dont les baumes cicatrisent les plaies du coeur. Rien ne viendra à bout d'une certitude solidement appuyée sur la terre, d'une confiance animale dans la vie qui assurera toujours, en fin de compte, le ressaisissement et la reconquête de soi. Colette connaît la souffrance, et la fin inexorable de toutes choses heureuses ; elle les accepte l'une et l'autre, sûre d'une complicité secrète du monde, du chat qui dort près du feu, les pattes en manchon, de l'acidité des fruits sauvages dans les souvenirs d'enfance. Accepter est déjà la source d'une satisfaction mystérieuse." écrit Thierry Maulnier
Ce roman est une petite douceur sucrée : Colette nous y raconte ses souvenirs d'enfance, ses histoires animales ainsi que quelques histoires de maman. Les premiers chapitres sont consacrés à sa maison d'enfance, à ses jeux dans le jardin et dans la campagne, ainsi qu'aux les animaux qui l'entouraient. Les descriptions sont magnifiquement bien réalisées ; on s'y croirait. J'ai tout autant apprécié les derniers chapitres du livre consacrés à ses "bêtes" qu'elle a eues une fois adulte. Elle raconte avec un grand souci du détail leurs aventures comme s'il s'agissait d'une tribu indigène.
"Elle aimait l'eau. Je lui donnais souvent, le matin, une cuvette d'eau, qu'elle vidait à grands jeux de pattes. Toute mouillée, heureuse, elle ronronnait. Elle se promenait, grave, une pantoufle volée entre les dents. Elle précipitait et remontait vingt fois sa boule de bois dans le petit escalier. Elle accourait à son nom : "Bâ-Tou" avec un cri charmant et doux, et demeurait rêvant, les yeux ouverts, nonchalante, aux pieds de la femme de chambre qui cousait. Elle mangeait sans hâte et cueillait délicatement la viande au bout des doigts. Tous les matins, je pus lui donner ma tête, qu'elle étreignait des quatre pattes et dont elle râpait, d'une langue bien armée, les cheveux coupés."
La Maison de Claudine est le premier livre que je lis de Colette, et ce ne sera sûrement pas le dernier. Si vous avez des suggestions sur ceux que je devrais lire par la suite, je les écouterai avec plaisir!