Les années bienheureuses du châtiment - Fleur Jaeggy

Présentation de l'éditeur : Un collège de jeunes filles en Suisse, en Appenzell. Une atmosphère d'idylle et de captivité. Arrive une "nouvelle" aux yeux sévères, cheveux raides comme des lames ; parfaite, comme si elle avait déjà tout vécu. Attirée par cette figure, la narratrice découvre la fragile frontière entre la perfection et la folie. Roman d'apprentissage d'une grande intensité psychologique, Les années bienheureuses du châtiment offre une vision pudique et généreuse d'une adolescence parfois nourrie de cruauté.

Voici un roman que j'ai choisi complètement au hasard à la librairie, en me laissant porter par la quatrième de couverture. Maintenant, je crois que j'ai retenu la leçon : ne jamais croire ce que l'éditeur écrit à propos d'un livre qu'il doit vendre (évidemment, il n'en dira que du bien!). J'avais donc choisi Fleur Jaeggy pour mon challenge ABC 2010 parce que ce roman était censé être "d'une grande intensité psychologique"...

De mon avis de simple lectrice, Les années bienheureuses du châtiment est un roman raté. Restons plus humble et disons simplement "je n'ai pas aimé". La narratrice nous raconte la fascination qu'elle a eu pour Frédérique, une "nouvelle" arrivée dans son pensionnat. Pour caricaturer, le problème principal du roman est que l'auteur nous dit que la narratrice est fascinée par Frédérique, et que du coup, elle pense que cela suffit au lecteur pour y croire. Rien n'est fait pour que le lecteur prenne cette histoire au sérieux. La vénération vouée à Frédérique n'est pas expliquée : c'est comme si ça allait de soi, mais ce ne fut pas le cas pour moi.

Il manque des dialogues, des péripéties, une vraie intrigue en fait. Par ailleurs, j'ai eu l'impression d'être "jetée" dans ce roman, comme si j'y était entrée trop vite. J'ai profondément regretté que le passé de la narratrice ne soit pas conté et que certains passages, qui auraient demandé plus de longueurs ne soient pas suffisamment développés.

Un autre souci que j'ai eu avec la lecture des Années bienheureuses du châtiment est la façon dont il est écrit. J'ai trouvé que le style était parfois lourd, mais peut-être est-ce dû en partie à une mauvaise traduction plutôt qu'au travail de l'écrivain? J'ai également été déçue par les prétentions "philosophiques" du roman : certains passages se veulent profonds mais n'ont aucun sens et c'en est parfois ridicule.

Pour conclure, c'est un roman que je ne conseillerai surtout pas, même si je suis intéressée de savoir s'il y a des avis moins tranchés que le mien...

Lu dans le cadre du Challenge ABC 2010
6/26

Comments

[Fleur]

Sybille, je vois que toi aussi tu te serais "faite avoir" par l résumés de l'éditeur...

[Sybille]

Ah, je ne le retiendrais pas alors ! Pourtant quand j'ai lu le résumé, je me suis dis : "tiens pourquoi pas..." mais bon, je passe mon tour, je n'aime pas trop les romans avec un style d'écriture particulièrement lourd ! J'espère que tu auras plus de chance avec le prochain !