La dynamique du capitalisme - Fernand Braudel
Présentation de l'éditeur : "La splendeur, la richesse, le bonheur de vivre se rassemblent au centre de l'économie-monde, en son coeur. C'est là que le soleil de l'histoire fait briller les plus vives couleurs, là que se manifestent les hauts prix, les hauts salaires, la banque, les marchandises "royales", les industries profitables, les agricultures capitalistes ; là que se situent le point de départ et le point d'arrivée des longs trafics, l'aflux des métaux précieux, des monnaies fortes et des titres de crédit. Toute une modernité économique en avance s'y loge : le voyageur le remarque qui voit Venise au XVè siècle, ou Amsterdam au XVIIè, ou Londres au XVIIIè, ou New York aujourd'hui. Les techniques de pointe sont là aussi, d'ordinaire, et la science fondamentale, les accompagnant, est avec elles. Les "libertés" s'y logent, qui ne sont pas entièrement des mythes et pas entièrement des réalités."
Dans La dynamique du capitalisme, Fernand Braudel présente avec verve les conclusions de trente ans de recherches. Résumé de l'évolution économique et réflexion sur les règles du jeu capitaliste, ce texte est la meilleure introduction à une oeuvre géniale de notre siècle.
La dynamique du capitalisme ne peut être lu que comme un condensé de tous les ouvrages écrits par Braudel sur le sujet (soit les trois volumes de Civilisation matérielle, économie et capitalisme (XVe-XVIIIe siècles)). Ce livre est en fait la retranscription de trois conférences données par Fernand Braudel aux Etats-Unis en 1976. Il s'agit donc plus d'une invitation à lire ses autres oeuvres qu'une réelle étude détaillée sur le sujet.
Braudel essaie d'y comprendre pourquoi aujourd'hui l'Occident est économiquement plus avancé que le reste du monde (grosso modo) et il émet l'hypothèse que la raison serait que l'Occident a vu tous les outils de l'économie de marché se développer entre le XVè et XVIIIè siècles. En fait, même si d’autres pays possédaient leurs marchés et leurs foires, l’économie européenne devait son développement avancé à la supériorité de ses instruments (les Bourses et diverses formes de crédit). L'analyse qui m'a semblé la plus pertinente est celle de l'économie-monde : A mesure que l’on s’éloigne de son centre, les zones sont de plus en plus dépendantes de celui-ci. Ainsi, on observe que l’Europe occidentale a développé l’esclavage au Nouveau Monde et le servage à l’Europe Orientale. Ainsi, on peut dire que « le capitalisme est une création de l’inégalité ; il lui faut, pour se développer, les connivences de l’économie internationale. Il est fils de l’organisation autoritaire d’un espace de toute évidence démesuré. »
La dynamique du capitalisme n'offre donc pas une étude historique détaillée mais plutôt des clés de compréhension globale du monde. Cet ouvrage m'a ainsi donné très envie d'aller plus loin, en lisant une des grosses sommes écrites par Braudel, mais ce sera pour dans quelques années...