Manon Lescaut - Abbé Prévost
Présentation de l'éditeur : L'histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut est avant tout l'affirmation d'une passion. C'est une passion qui brûle les étapes, ignore les bienséances et les lois, tient de l'idée fixe, ne balance qu'entre le bonheur et la mort. La confession amoureuse de Des Grieux ne laisse aucune place au remords, à la prière, à l'attente de la grâce, ni même à l'humilité chrétienne. Et pourtant, il n'est pas d'histoire d'amour dans laquelle le Ciel muet soit aussi souvent interrogé, où la misère humaine se confronte autant à la mort et à la transcendance. Le récit est comme suspendu au mystère d'une mort annoncée, qui hante la phrase sans être nommée et qui semble l'exténuer : "Pardonnez-moi si j'achève en peu de mots un récit qui me tue."
L'idée de lire Manon Lescaut m'est venue à la lecture de La Dame aux camélias de Dumas fils, où il y a des références constantes au récit de l'Abbé Prévost. J'avais d'ailleurs cru comprendre que Dumas avait dû s'en inspirer pour écrire l'histoire de Marguerite Gautier et d'Armand Duval. Ayant plus qu'adoré La Dame aux camélias, je me sentais l'obligation de lire Manon Lescaut, roman de chevet de Marguerite Gautier.
L'histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut est celle d'un amour fou, contraire aux conventions sociales de l'époque. Un jour, le chevalier Des Grieux aperçoit une magnifique jeune femme, un peu plus jeune que lui, dont il tombe immédiatement amoureux. Dès qu'il l'a rencontrée, il se précipite pour lui déclarer son intérêt et les deux jeunes gens mettent immédiatement en place un plan de fuite. En effet, Manon était sur la route pour le couvent, où elle allait devenir religieuse. Leur plan est un succès et ils arrivent à s'enfuir pour la capitale. Dès lors, le reste du roman n'est plus qu'aventures invraisemblables : toutes sortes de malheurs s'abattent sur nos deux héros, qui les sépareront mais qui ne diminueront en rien l'amour qu'ils se portent l'un à l'autre.
En lisant Manon Lescaut, je n'ai pas pu m'empêcher de faire la comparaison avec La Dame aux Camélias et c'est probablement la raison pour laquelle j'ai été quelques peu déçue par ce roman de Prévost. J'ai trouvé qu'il était très difficile de rentrer dans l'histoire de Des Grieux et de Manon Lescaut, histoire à laquelle j'ai eu de plus en plus de mal à croire au fur et à mesure que les mésaventures s'enchainaient. J'avais vraiment du mal à croire qu'autant de malheurs puissent arriver à deux personnes amoureuses. En plus de cela, j'ai eu du mal à avoir de la compassion pour les deux protagonistes car s'il leur arrive autant de malheurs, s'est en grande partie parce qu'ils le cherchent en vivant sans aucun sens des responsabilités ni aucune morale (mensonge, vols, tricheries). Ce qui manquait réellement dans ce récit était le point de vue de Manon, qui n'est donné qu'à de très rares occasions, et de l'extérieur (du point de vue du chevalier Des Grieux).
Lu dans le cadre du Challenge ABC 2010
9/26