Seul dans la splendeur - John Keats
Présentation de l'éditeur :
"La dernière fois que du ciel les vents se sont déchaînés.
O vous dont les yeux sont irrités et las
Offrez-leur pour festin la mer immense à parcourir; [...]
Jusqu'au sursaut du réveil, comme si le choeur des nymphes de la mer chantait!"
"When last the winds of Heaven were unbound.
Oh ye! who have your eye-balls vexed and tired,
Feast them upon the wideness of the Sea [...]
Until ye start, as if the sea-nymphs quired."
"John Keats demeure nimbé de son aura de poète romantique : il a su, de son destin malheureux, nourrir un art à l'exceptionnelle beauté. Une immense richesse symbolique transparaît sous sa lumière, nocturne ou solaire, de ce poète aux accents intemporels.
John Keats est né en 1795, près de Londres. Il est mort en 1821 à Rome, à l'âge de vingt-cinq ans, de tuberculose. Auteur de plusieurs recueils importants, dont Endymion (1818), Hypérion (1820) et les Odes, il est considéré comme un des grands représentants du romantisme anglais."
Après avoir vu Bright Star, film qui retrace l'histoire d'amour vécue par Keats peu avant son départ pour l'Italie, j'ai eu envie de découvrir ce poète, jamais lu ni étudié auparavant. J'ai donc choisi l'unique recueil disponible à Gibert. Chaque poème y est à la fois écrit en anglais et en français. De la sorte, il me fut plus aisé de comprendre le sens des poèmes, tout en gardant la possibilité d'écouter leur musique.
John Keats peint par William Hilton
Bien que n'ayant aucune notion en poésie, j'arrive à apprécier les poèmes s'ils me parlent ou bien s'ils ont une jolie sonorité. J'ai donc sélectionné quelques poèmes, qui m'ont plus, soit pour leur musicalité ("After dark vapours have oppressed our plains", que je recopie en anglais juste pour sa musique) ou pour leur sens ("A Leigh Hunt" et "A...", que je recopie en français pour mieux comprendre le sens) :
After dark vapours have oppressed our plains
After dark vapours have oppressed our plains
For a long dreary season, comes a day
Born of the gentle South, and clears away
From the sick heavens all unseemly stains.
The anxious month, relieving from its pains,
Takes as a long-lost right the feel of May,
The eyelids with the passing coolness play,
Like rose leaves with the drip of summer rains.
And calmest thoughts come round us - as of leaves
Budding - fruit ripening in stillness - autumn suns
Smiling at eve upon the quiet sheaves -
Sweet Sappho's cheek - a sleeping infant's breath -
The gradual sand that through an hour-glass runs -
A woodland rivulet - a Poet's death.
A Leigh Hunt
Gloire et beauté ont trépassé
Car si nous nous aventurons dans le petit matin
Point d'encens ne voyons s'élever en volutes
A l'Orient, au devant du jour qui sourit ;
Ni d'assemblée de nymphes à la voix de velours, jeunes
et gaies,
Dans des corbeilles tressées apporter des épis de blé,
Des roses et des oeillets, et des violettes pour orner
L'autel de Flore en son Mai commençant.
Mais il reste des joies aussi hautes que celles-là,
Et toujours je bénirai ma destinée
De ce qu'en un âge où sous les arbres charmants
L'on ne cherche plus le dieu Pan, j'éprouve une
libre,
Une prolifique ivresse à voir que je peux plaire,
Avec ces pauvres offrandes, à un homme tel que toi.
A...
Du temps la mer est demeurée cinq ans aux syzygies
Le va-et-vient des longues heures a laissé le sable
ramper
Depuis que je me suis entortillé à la toile de ta beauté
Et fait prendre au collet de ta main dégantée.
Et pourtant je n'ai jamais regardé le ciel de minuit,
Mais de tes yeux je vois la lumière qui ne s'oublie ;
Je ne peux poser mon regard sur la carnation de la rose,
Mais vers ta joue mon âme prend son essor ;
Je ne peux regarder aucune fleur en train d'éclore
Mais mon oreille aimante, pendue folle à tes lèvres
En attente d'un murmure d'amour dévore
A contre-sens ses douceurs : car tu éclipses
Tout délice par la douceur du souvenir
Et porte le chagrin au coeur des joies que je chéris.
Lu dans le cadre du Challenge English Classics, organisé par Karine
Lu dans le cadre du challenge ABC
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