Le dictionnaire des idées reçues - Gustave Flaubert
Présentation de l'éditeur : Le dictionnaire des idées reçues n'est pas un dictionnaire. Flaubert souhaitait "qu'une fois qu'on l'aurait lu on n'osât plus parler, de peur de dire naturellement une des phrases qui s'y trouvent". Le dictionnaire n'expose pas seulement des idées reçues mais les expressions convenues d'idées reçues. Et, de cette oeuvre d'une vie, Flaubert se voulait absent : "Il faudrait que, dans tout le cours du livre, il n'y eût pas un mot de mon cru." Or rien de plus présent, rien de plus tangible ici que la formidable ironie de l'auteur mise en pleine lumière grâce à une édition fondée sur le manuscrit de travail de Flaubert, avec ses ratures et ses repentirs. De nombreuses notes restituent les références auxquelles s'en prend Le dictionnaire, complété par Le Catalogue des idées chic, celles_là mêmes qu'il est indispensable de posséder si l'on veut goûter toute la saveur de cette charge.
Pour entamer correctement la lecture du dictionnaire des idées reçues, l'introduction d'Anne Herschberg Pierrot me semble indispensable. Parfois, je zappe les introductions (par fainéantise, il faut bien l'avouer) mais pour une fois, j'ai eu la bonne idée de lire celle-ci. C'est vrai que sinon, on pourrait mal comprendre l'objet de ce dictionnaire. L'idée est non pas de dire la vérité à travers des définitions, mais de pointer du doigt les idées reçues de la grande majorité des contemporains de Flaubert. Certaines définitions sont un peu "vieilles" dans le sens où pour des lecteurs du XXIème siècle, elles ne veulent rien dire ; l'usage des notes explicatives devient alors nécessaire. Toutefois, j'ai noté avec amusement que certaines idées reçues ont passé les siècles sans prendre une seule ride :
- Célébrité : Les célébrités! S'inquiéter/s'enquérir/du moindre détail de leur vie privée d'existence intime intime pour afin de pouvoir les dénigrer.
- Enterrement : Dire A propos du défunt : "Et dire que je dînais avec lui il y a 8 jours!"
- Epoque, la nôtre : Tonner contre elle. Se plaindre de ce qu'elle n'est pas poétique. L'appeler époque de transition, de décadence.
- Langues vivantes : Les malheurs de la France viennent de ce qu'on n'en sait pas assez.