Tout s'est bien passé - Emmanuèle Bernheim - Sélection de Septembre du Prix Elle 2014
Dans Tout s’est bien passé, Emmanuèle Bernheim livre un récit autobiographique. Ce récit commence lorsqu’elle apprend que son père est à l’hôpital, après avoir fait un AVC. Tout va alors très vite pour elle. Emmanuèle Bernheim reproduit à la perfection cette sensation de vitesse, jusque dans son récit : ses phrases sont courtes (voire extrêmement courtes), parfois sans verbe (ce qui ne prive aucunement le lecteur d’action et de dynamisme) et le tout file à une vitesse incroyable. C’est comme si les catastrophes pouvaient nous tomber dessus sans qu’on ait le temps de se rendre compte de ce qu’il se passe.
Peu de temps après son accident, son père lui demande de l’aider « à en finir ». Le temps ralentit alors ; Emmanuèle Bernheim est perdue, elle ne sait pas vraiment ce que cela signifie « concrètement ». Le récit se fait alors plus lent ; l’écrivaine nous emmène dans ses réflexions et laisse de côté le dynamisme du début de son récit.
Puis, vient le moment où il faut mettre une définition derrière cette expression, « en finir ». Emmanuèle Bernheim est confrontée aux difficultés légales en France et choisit donc de passer par une association suisse qui l’aidera dans ses démarches. Son témoignage est paradoxalement plein de courage alors qu’on a le sentiment qu’elle se laisse dépasser par ce qu’elle entreprend, qu’elle ne croit pas réellement à ce qu’elle est en train de réaliser.
Emmanuèle Bernheim offre un récit poignant et use parfaitement bien du rythme du langage pour faire passer ses émotions et sa douloureuse expérience.
Référence
Tout s'est bien passé, Emmanuèle Bernheim, édition Gallimard, 206 pages
Lu dans le cadre du Prix Elle 2014
Sélection Document de Septembre