Francis Scott K. Fitzgerald naît en 1896 dans une famille américaine prospère et respectée. Ses aïeux, qu’ils soient d’origine américaine ou irlandaise, sont des successmen en politique ou dans les affaires. Quel privilège et quel défi que de venir au monde dans une pareille famille ! Mais la famille de Francis va finir par arrêter son ascension sociale lorsque son père perd son travail et se met à boire. Pour autant, ce fils prodigue poursuit son envol et devient la fierté de ses parents : il réussit ses études et ses écrits commencent à se faire connaître.
A travers la narration de l’enfance et de l’adolescence de Francis S.K. Fitzgerald, Liliane Kerjan s’attache à expliquer la formation de sa personnalité et de son talent. Elle met en avant ses influences littéraires et positionne la biographie dans le contexte culturel de l’époque. La biographie qu’elle écrit est extrêmement bien documentée (album de naissance, correspondances, articles, écrits de Fitzgerald, etc.) et elle va jusqu’à nourrir son lecteur d’une multitude de détails qui ont tous leur importance dans la formation du caractère de Francis. Elle étaie son texte de documents écrits de la main de l’écrivain américain (ici un poème, là un extrait d’une lettre adressée à un proche). La biographie s’en trouve enrichie et d’autant plus vivante.
En racontant les premières années de succès de Fitzgerald, Liliane Kerjan met en scène les Années Folles. Francis et sa femme Zelda sont le symbole de ces années de faste et d’insouciance : l’argent coule à flots (tout comme l’alcool), ils sont de toutes les fêtes et dépensent de façon déraisonnable. Mais les choses ne peuvent pas durer ainsi trop longtemps : Zelda est malade et internée ; pour subvenir à ses besoins, Francis doit écrire une nouvelle tous les quatre jours en moyenne.
Liliane Kerjan réussit une splendide biographie avec Fitzgerald le désenchanté : elle trace le lien étroit entre ses aventures et celles de ses personnages. Comme elle le résume si bien, « la vie et la fiction sont étroitement liées ».
Référence
Liliane Kerjan, Fitzgerald le désenchanté, éditions Albin Michel, 296 pages