Cherchez la femme - Alice Ferney - Sélection de Novembre du Prix Elle 2014

Nina est une très jeune femme de 15 ans lorsqu’elle rencontre Vladimir, qui est ingénieur à la mine où travaille son père comme ouvrier. Très peu de temps après leur rencontre, ils décident de se marier. Alice Ferney prend le parti de raconter leur histoire comme une tragédie : elle incorpore tout au long de son récit de petites allusions à leur échec amoureux et à la vie ratée de Nina. Nina s’est laissée bercer par des rêves superficiels en acceptant d’épouser Vladimir. Elle s’est laissée entraîner dans un cercle vicieux qui la prive de toute indépendance. 

Alice Ferney prend tellement à cœur de raconter cette histoire amoureuse vouée au malheur qu’elle en oublie tout ce qui est autour du récit. Ainsi, le lecteur est privé de contexte social ou historique (à peine sait-on à peu près à quelle époque a lieu le récit). 

Elle a choisi un sujet intéressant pour son roman mais son récit est lourd. Plutôt que de suggérer les choses (la domination de Vladimir, l’emprise du couple sur l’évolution de leurs enfants, etc.), elle les rabâche maintes et maintes fois, si bien que le roman se transforme presque en un essai ennuyeux. Pourquoi écrire 150 pages sur ce sujet (sans même y mettre une histoire autour) alors que le tout pourrait tenir sur une cinquantaine de pages ? 

Nina se retrouve seule lorsque ses deux garçons quittent la maison familiale pour faire leur vie. Le récit se centre alors sur le fils prodigue, Serge. Sûr de lui, Serge est un séducteur invétéré. Il enchaine les histoires amoureuses : ses conquêtes sont un faire-valoir, rien de plus. En passant de l’histoire de Nina à celle de son fils Serge, Alice Ferney n’arrive pas plus à faire décoller le récit, à donner envie à son lecteur de poursuivre l’aventure. Dommage… 

Référence

Alice Ferney, Cherchez la femme, éditions Actes Sud, 528 pages

Comments

[fleurfleur]

Theoma : je n'arrive pas à comprendre pourquoi certains romans du prix Elle ont été sélectionnés...

[Theoma]

Tiens, il est sélectionné. Il avait pourtant reçu un accueil mitigé.

[fleurfleur]

Eva : je dois tout de même admettre que beaucoup l'ont apprécié.



Galéa : je me suis arrêtée au bout de 250 pages mais je pense que les 250 pages restantes étaient tout autant tragiques et déprimantes.

[sous les galets]

hou la la, ce n'est pas du tout pour moi ce genre de romans, le couple qui s'effondre sur 500 pages, merci mais non merci...punaise, j'espère avoir une bonne surprise quand même

[Eva]

j'avais un a priori négatif sur ce roman, et ton billet va dans le même sens... je le reçois bientôt, on verra bien!