Jennifer White a la soixantaine passée et est atteinte de démence sénile : elle a la maladie d’Alzheimer. Par le passé, elle fut une brillante docteure en médecine, spécialisée dans la chirurgie de la main. Ses deux enfants tentent tant bien que mal de prendre soin d’elle.
Un jour, sa meilleure amie et voisine est retrouvée morte chez elle, les quatre doigts d’une main parfaitement amputés. Tout laisse à croire que Jennifer pourrait y être pour quelque chose mais sa maladie la protège : comment aurait-elle été capable de nettoyer la scène du crime avec sa maladie ? Et quel aurait été le mobile de ce meurtre ? Jennifer est perdue, elle ne maîtrise plus ses souvenirs. Il lui est alors impossible de répondre aux questions des enquêteurs.
Absences est bien plus et en même temps complètement autre chose qu’un thriller. Alice Laplante a eu la formidable idée de placer la narration du point de vue d’une malade d’Alzheimer. En même temps qu’elle, le lecteur sombre de plus en plus dans la maladie : le brouillard est de plus en plus épais et à la fin du roman, rien n’est plus réel.
La réussite d’Alice Laplante n’est pas d’avoir écrit un thriller (plutôt absent du roman et assez simple), mais d’avoir si bien représenté l’évolution de cette maladie du point de vue du malade : incompréhension, troubles de la mémoire, paranoïa, agressivité…tout y est. Absences est un roman à lire pour mieux comprendre les malades.
Référence
Alice Laplante, Absences, éditions Robert Laffon, 409 pages