Elle s'appelait Sarah - Tatiana de Rosnay
Julia est une journaliste américaine qui vit à Paris, où est installée sa famille française. Un jour, elle découvre l'histoire de l'appartement de son beau-père. Son beau-père a emménagé dans cet appartement en 1942, peu après la rafle du Vel' d'Hiv. Dès lors, Julia se demande si cet appartement n'appartenait pas à une des familles juives déportées. Elle mène alors l'enquête.
En parallèle, un autre récit se développe : Sarah a été chassée avec sa famille de l'appartement dans lequel ils habitaient. Mais avant de partir, elle a réussi à cacher son petit frère dans un placard, qu'elle a fermé à clef. Elle lui promit de venir le chercher dès qu'ils seraient libérés. Ce ne devait être qu'une affaire de quelques heures... Comment une petite fille de 11 ans pouvait-elle imaginer la suite ? Le Vélodrome d'Hiver, la déportation, le camp en France, la fuite, etc.
Julia en apprend de plus en plus sur cette famille juive et il lui tient désormais à coeur de retrouver Sarah, de comprendre ce qu'il s'est passé. Elle s'implique fortement dans cette histoire familiale, au point d'en faire une question personnelle, comme si c'était à elle de s'excuser de ce lourd passé.
Elle s'appelait Sarah m'a bouleversée ; c'est une histoire que je ne suis pas prête d'oublier. Les romans sur la déportation sont toujours tristes et prenants mais celui-ci a quelque chose de particulier. Il met en scène une relation très forte entre une soeur et un frère. Tatiana de Rosnay pose la question de la responsabilité et de la culpabilité. Sarah a porté toute sa vie un sentiment de culpabilité lié à la fin tragique de son petit frère et pourtant, elle était loin d'être coupable de son sort. Julia se sent responsable de découvrir la vérité et de la raconter au fils de Sarah, qui ne connaît rien de l'histoire de sa mère.
La version audio de ce roman lui donne beaucoup de suspense. Il est très difficile d'en décrocher. Le texte est lu par Odile Cohen, qui avait prêté sa voix à Bridget Jones. Je craignais que la superposition du personnage de Bridget Jones sur cette histoire serait problématique mais en réalité, sa voix est très peu reconnaissable. Et Odile Cohen sait parfaitement interpréter les émotions de Sarah et Julia.
Elle s'appelait Sarah fait partie de mes coups de coeur de l'année. Je ne peux que vous encourager à le lire ou à l'écouter!
Référence
Tatiana de Rosnay, Elle s'appelait Sarah, Audiolib, environ 3h30