Carole entreprend un voyage dans son passé. Elle retourne dans le village de son enfance, dans la Vanoise, et espère y retrouver son père Curtil. Elle y reverra son frère Philippe et sa sœur Gaby. Au-delà d’un simple voyage dans le village de son enfance, Claudie Gallay fait voyager Carole dans ses souvenirs : les lieux lui rappellent son père, si souvent absent, mais aussi ses enfants (qui ont découvert la Vanoise pendants les vacances) et la tragédie de son enfance et de sa vie, l’incendie de la maison de famille. Claudie Gallay manie le flash-back avec simplicité et justesse, sans jamais perdre son lecteur.
Une part de ciel est également un voyage pour le lecteur : dictons, légendes et mythes populaires savoyards font partie intégrante du récit, sans jamais lui ôter tout son réalisme. Claudie Gallay fait partie de ces écrivains qui savent laisser parler leurs personnages, sans avoir besoin de parler à leur place. C’est ce qui fait la beauté de son roman. La misère dans laquelle vivent Gaby et sa fille sont suggérées au lecteur, sans jamais s’apitoyer lourdement sur leur situation.
Avec beaucoup de finesse, elle arrive à communiquer la vie de Gaby : celle de la reproduction du même schéma que sa mère en vivant avec un homme très souvent absent ; mais aussi la tristesse de la vérité sur sa fille adoptive Vera. Sans être le personnage principal de son roman, Claudie Gallay a réussi à faire de Gaby un personnage profond et touchant.
Une part de ciel est un roman fort, profond et émouvant. Sa richesse vient de la diversité des thèmes abordés, où chacun saura se retrouver : les relations entre sœurs, époux, mère-fille. C’est un magnifique roman sur l’espoir, sur la vie.
Référence
Claudie Gallay, Une part de ciel, éditions Actes Sud, 446 pages
Lu dans le cadre des Matchs de la rentrée littéraire de Priceminister (merci!)