Sulak - Philippe Jaenada - Sélection de Mars du Prix Elle 2014
Bruno Sulak fut un bandit qui a sévi de la fin des années 1970 au début des années 1980. Il faisait généralement ses coups à deux ou trois, toujours accompagné par des amis de confiance. Il a commencé par dévaliser la caisse des supermarchés de France, avant de s’en prendre aux bijouteries. Il n’a jamais fait preuve de violence lors de ses braquages. Il faudra beaucoup de temps à la police pour mettre un nom sur ce braqueur et pour l’attraper. Mais, très chanceux et bien préparé, il réussit à s’enfuir de prison. Il finit sa vie en cavale, les différentes unités de police à sa recherche.
Philippe Jaenada s’est intéressé à ce braqueur particulier et pour écrire son histoire, il est allé interroger son entourage. Ainsi, il commence par raconter son enfance, son adolescence et son entrée dans la vie d’adulte. De cette façon, il montre à quel point le destin de Bruno Sulak est lié à une série de petits événements qui l’ont finalement détourné du droit chemin. A ses yeux, il est un homme bien, beau, séduisant, gentil, généreux. Le lecteur a vite fait de tomber dans ce tableau caricatural de Bruno Sulak. Philippe Jaenada sait séduire son lecteur, lui faire aimer son personnage principal.
Le roman est vivant, haletant, très détaillé mais sans être source d’ennui. Il est également émouvant car l’entourage de Bruno Sulak y a une grande importance. La narration de sa relation amoureuse et passionnelle avec Thalie est très forte, très belle. Pourtant, j’ai été gênée. J’ai en effet eu le sentiment que Philippe Jaenada était tombé amoureux de son sujet et que son manque de distanciation vis-à-vis de celui-ci l’empêchait d’introduire de la nuance dans son récit. Il m’a semblé qu’il manquait quelque chose, un autre point de vue.
Référence
Philippe Jaenada, Sulak, édition Julliard, 496 pages
Sélection catégorie Roman de mars du Prix Elle 2014