Du côté de chez Swann - Marcel Proust - Extrait 2
"C'est parce que je croyais aux choses, aux êtres, tandis que je les parcourais, que les choses, les êtres, qu'ils m'ont fait connaître sont les seuls que je prenne encore au sérieux et qui me donnent encore de la joie. Soit que la foi qui crée soit tarie en moi, soit que la réalité ne se forme que dans la mémoire, les fleurs qu'on me montre aujourd'hui pour la première fois ne me semblent pas de vraies fleurs. Le côté de Méséglise avec ses lilas, ses aubépines, ses bluets, ses coquelicots, ses pommiers, le côté de Guermantes avec sa rivière à têtards, ses nymphéas et ses boutons d'or, ont constitué à tout jamais pour moi la figure des pays où j'aimerais vivre." (page 251)
Référence
Marcel Proust, Du côté de chez Swann, édition La bibliothèque du collectionneur, 585 pages