"Rouler, c'est aller de l'avant. Tant qu'on pédale, on est encore vivant." (page 18)
Bernard Chambaz a perdu son fils il y a 19 ans, en 2011, alors que ce dernier était jeune. Tous les deux, ils avaient l'habitude de faire du vélo ensemble. Alors après sa mort, Bernard Chambaz a tenu le coup en pédalant : à chaque coup de pédale, il avait l'impression de se rapprocher de lui. En 2011, il décida avec sa femme de parcourir à vélo les Etats-Unis d'est en ouest, à la manière d'un pélerinage à la mémoire de Martin. Bernard Chambaz et son épouse traversent la campagne américaine et font de très belles découvertes humaines. En pédalant, il se rapproche de son fils, réfléchit, se questionne : pourquoi n'existe-t-il pas de mot pour désigner la perte d'un enfant ?
Il raconte l'amérique profonde, ainsi que l'histoire des villes qu'il traverse. Il fait ainsi beaucoup de digressions et en vient à parler de John Wayne, de Lindbergh, de Roosevelt, de littérature américaine... Il livre les pensées qu'il a en pédalant. Tout ce qu'il voit et pense pendant ces journées à pédaler ont un lien avec son fils. Partout, il lit "Martin".
Bernard Chambaz a réussi à faire de ce roman-pélerinage un très beau texte sur la vie et la joie. Ne craignez pas d'y trouver des pensées tristes sur la perte d'un enfant. Au contraire, Bernard Chambaz célèbre Martin à chaque coup de pédale ; ainsi, il continue à vivre. Il offre une belle leçon d'humilité et de vie. Il m'a fait découvrir la campagne américaine et j'ai tellement apprécié ses parenthèses sur ses rencontres et sur les grands personnages américains que j'en aurais voulu encore plus. Mais le roman, comme tout pélerinage, a une fin...
Voici un beau roman coup de coeur.
Référence
Bernard Chambaz, Dernières nouvelles du martin-pêcheur, édition Flammarion, 319 pages