Voyage au bout de la nuit - Louis-Ferdinand Celine

Ferdinand Bardamu est jeune quand il part faire la guerre en 1914. Il raconte son expérience de soldat, d'éclaireur. Ce qu'il veut surtout transmettre, c'est l'idée que tout cela fut tout à fait absurde et sanglant. Il écrit une critique acerbe de la hiérarchie militaire. Bardamu est un parfait anti-héros : lui-même se dit lâche. Son but est de rester en vie. Pour cela, il vit en saisissant les opportunités qui se présentent à lui.

"On est puceau de l'Horreur comme on l'est de la volupté." (page 14)

Ainsi, après la guerre, il part dans les colonies africaines pour y chercher un travail. Puis, il est enrôlé de force sur un navire qui part pour New York. Là, il se rend compte que le rêve américain n'a rien d'un rêve. Il est impossible d'y trouver un emploi. Il part alors pour Detroit, où il est embauché chez Ford pour travailler à la chaine. Il prend conscience de la difficulté de ces métiers, usants pour le corps. Il n'est pas fait pour ça...

Une fois de retour à Paris, il termine ses études de médecine et s'installe à Rancy comme médecin pour les classes défavorisées.

"La vie c'est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit." (p. 340)

A chaque nouvelle expérience au cours de sa vie, il constate que les malheurs n'en finissent pas de s'abattre sur les hommes et qu'il n'y a aucun répis. Il livre une conception de la vie profondément pessimiste et déprimante.

"Les hommes y tiennent à leurs sales souvenirs, à tous leurs malheurs et on ne peut pas les en faire sortir. Ca leur occupe l'âme." (p. 295)

Il me fut extrêmement difficile de lire ce roman, non pas parce qu'il est mauvais ou parce qu'il est trop original, mais parce que je ne me reconnais pas dans cette perception de l'existence humaine. Il m'a fallu faire des pauses avec d'autres romans pour "m'aérer" les idées. J'étais contente d'en être venue à bout et de l'avoir fermé. La description que fait Celine de la société française mérite d'être lue. En revanche, je ne sais pas si je dois conseiller cette lecture.

Référence

Louis-Ferdinand Celine, Voyage au bout de la nuit, édition Folio, 559 pages

Comments

[fleurfleur]

Laure : cela faisait des années qu'il traînait sur ma bibliothèque (je ne sais pas ce qu'il m'a pris de le lire tout à coup). Et j'ai dû me forcer pour aller jusqu'au bout car j'ai failli abandonner à plusieurs reprises. Je te comprends!

[Laure]

Je n'ai jamais réussi à le lire ....