La dernière nuit du Raïs - Yasmina Khadra
Les dernières 24 heures (plus ou moins) de Khadafi, du point de vue de Kadhafi : voici la promesse de Yasmina Khadra. La narration à la première personne du singulier, du point de vue d'un personnage historique décédé est quelque peu déroutante et il m'a fallu plusieurs dizaines de pages pour m'y faire, bien que cela m'ait dérangée jusqu'à la fin.
Yasmina Khadra raconte les échanges de Kadhafi avec son entourage militaire la veille, la nuit et le jour de sa mort, et il livre surtout ses dernières pensées. Au fur et à mesure des heures qui passent, on sent le doute le gagner : alors qu'au début du roman, Kadhafi semble croire que rien n'est perdu, il perd espoir face aux regards et aux paroles de moins en moins retenues de son entourage militaire.
Les pensées et les actes de Kadhafi vis-à-vis de ses proches montrent un homme particulièrement égocentrique et mégalomane. Il cherche à comprendre pourquoi son peuple se rebelle contre lui mais n'admet pas que ses militaires osent lui dire la vérité à son compte. La fin du roman se perd en élucubrations intérieures qui ne m'ont pas intéressées, voire ennuyées. J'ai souvent eu le sentiment que Yasmina Khadra se perdait parfois dans des répétitions de réflexions et d'échanges.
L'intérêt de ce roman est toutefois d'offrir le point de vue d'un tyran (ce qui est plutôt rare dans la littérature) et de raconter brièvement ce que fut sa vie par quelques souvenirs (amour d'enfance, études militaires, relation dominatrice vis-à-vis des femmes...).
Merci aux éditions Julliard pour cette lecture.
Référence
Yasmina Khadra, La dernière nuit du Raïs, éditions Julliard, 216 pages