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Les élucubrations de Fleur
9 janvier 2016

Victor Hugo vient de mourir - Judith Perrignon

arton2106

Le 22 mai 1885, Victor Hugo décède à 83 ans dans son appartement parisien, entouré de sa famille et de ses proches. Il refuse toute intervention de l'Eglise dans sa mort et dans ses funérailles. Ses funérailles deviennent un outil de communication politique et tous cherchent à récupérer les retombées de celles-ci pour son propre camp. 

Le roman commence quelques jours, quelques heures avant la mort de Victor Hugo. Tous les parisiens se tiennent informés de son état de santé par des bulletins de santé rédigés régulièrement par ses médecins. Les parisiens les plus simples, les plus pauvres sont touchés par la nouvelle de sa mort imminente. Hugo est pour eux un symbole, c'est celui qui a su les comprendre et les raconter. Les hommes politiques influents cherchent à récupérer sa mort afin de ne pas laisser ses funérailles aux anarchistes et aux hommes du peuple. Il est décidé que sa dépouille sera immédiatement accueillie au Panthéon, sans passer par le Père Lachaise. 

Judith Perrignon axe son roman sur la récupération politique des funérailles d'Hugo (tout en restant dans le genre du roman, sans écrire un essai politique) : les anarchistes aimeraient lui rendre hommage en déployant des bannières, le peuple souhaiterait pouvoir être aux première loges et visiter sa tombe, les hommes politiques veulent honorer le poète et taire ses engagements politiques en lui offrant le Panthéon. Quant à sa famille, elle n'a pratiquement pas son mot à dire. 

"Qu'il est étrange d'avoir été tant aimé pour un homme et de devoir le partager, l'offrir au va-et-vient des importants qui montent dans sa chambre, le laisser à la foule qui attend, l'air de dire qu'on aime autant dehors que dedans." (page 97)

L'émotion suscitée par sa mort est au centre du roman et est particulièrement bien retranscrite. Il en est de même de l'atmosphère de cette époque : on y croise des anarchistes et des espions politiques, sur un fond historique du Paris des années 1880. Pour le reste, j'ai été particulièrement déçue par Victor Hugo vient de mourir. Il y avait beaucoup trop de répétitions, donnant l'impression que le roman n'avançait pas, ce qui m'a vraiment laissée sur ma faim. Les 247 pages du roman consistent à raconter par cycles toutes les récupérations politiques et le sentiment du peuple vis-à-vis d'Hugo. A mon sens, c'est raté du point de vue littéraire car aucun personnage ne ressort et n'est suffisamment travaillé. Il aurait mieux valu ce lancer dans un essai historique ou politique.

Toutefois, cette lecture m'a insufflé une envie de lire des romans d'Hugo (il serait temps que je lise Les Misérables!) ou bien une bonne biographie.

 

Référence

Judith Perrignon, Victor Hugo vient de mourir, éditions L'iconoclaste, 247 pages

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Commentaires
F
Maggie : merci pour ces conseils !
M
Je croyais que tu avais déjà chroniqué ce livre. Ou alors, j'ai dû lire une critique un peu similaire, d'une blogueuse déçue aussi par ce livre... Comme j'adore Hugo, je vais éviter. Pour les spécialistes d'Hugo, il y a Pouchain, Hovasse, Rosa... Tu as de quoi faire !
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  • Voici mes élucubrations autour de mes découvertes littéraires. Mais, comme il n'y a pas que les livres dans la vie, il m'arrive de temps en temps de parler de tout ce qui a un lien avec la culture : cinéma, beauté, sorties culturelles et gustatives..
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