La renverse - Olivier Adam
Antoine était lycéen quand un scandale politique a bouleversé sa vie. Sa mère, impliquée dans la vie politique de la municipalité de M. fut mêlée à un scandale de viol. Deux jeunes femmes accusèrent le maire de la ville, Jean-François Laborde, un personnage politique de premier plan au niveau national, d'abus sexuel. Selon leurs accusations, la mère d'Antoine aurait laissé faire ce viol, et y aurait même participé.
La dimension médiatique importante que prend cette affaire a des répercussions sur la famille d'Antoine puisque sa mère n'est autre que la maîtresse de Jean-François Laborde. Son statut de maîtresse et son rôle dans cette affaire font de cette famille des parias. Antoine semble très peu conscient de tout ce qu'il se passe, alors qu'il observe son frère perdre pied. Il fait alors la rencontre de la fille de Jean-François Laborde, qui est totalement dévastée par ce scandale et le dégoût que lui inspire son père.
L'avis que je me fais de ce roman est fortement influencé par le fait que le sujet en lui-même ne m'intéressait absolument pas. Je me suis donc lancée dans cette lecture sans envie. Mais je m'y suis également lancée sans a priori puisque je n'avais encore jamais lu Olivier Adam.
Commençons par le style, avec lequel j'ai eu beaucoup de mal. Je n'ai pas compris l'intérêt d'écrire des phrases si courtes et de ne pas respecter les "règles" de la ponctuation : pourquoi remplacer constamment les virgules par des points ? Pourquoi ne pas marquer les paragraphes et s'obstiner à faire des paragraphes de plusieurs pages ? Cela m'a empêchée de respirer, de faire des pauses dans ma lecture. Ce style si particulier a le démérite de ne rien apporter et de tuer la richesse de la syntaxe.
En ce qui concerne l'histoire en elle-même, je n'ai pas accroché. C'est certainement dû au fait que je n'avais aucune curiosité pour ce sujet. Je suis restée complètement hermétique à cette histoire. Olivier Adam fait raconter à Antoine les souvenirs qu'il a de cette période de son adolescence, un peu moins d'une dizaine d'années après les faits. J'aurais aimé "vivre" ce drame en même temps que lui. Je crois que cela m'aurait plus facilement fait comprendre ce qu'il a vécu. L'utilisation excessive d'adjectifs pour raconter plutôt que de verbes pour me montrer son quotidien ne m'a pas rendue accessible son expérience. Olivier Adam fait trop parler Antoine et paradoxalement cela m'a donné l'impression de ne pas suffisamment le connaître. J'aurais voulu le voir agir et réagir à la maison et au lycée, plutôt que de l'entendre me raconter les réactions de son entourage.
En revanche, j'ai plutôt été intéressée par tout ce qui tournait autour de l'histoire principale. La description de cette ville de grande banlieue si fade m'a semblée réussie à souhait : M. a tout de la cité-dortoir où rien d'intéressant ne se passe. Olivier Adam a également presque réussi à me captiver avec l'histoire de l'amitié et de la fuite avec la fille de Jean-François Laborde.
Ce que je n'ai pas réussi à déterminer est si je suis tout simplement passée à côté de ce roman ou si Olivier Adam n'est pas fait pour moi...
Référence
Olivier Adam, La renverse, éditions Flammarion, 267 pages