Carnets de thèse - Tiphaine Rivière

Jeanne Dargan enseigne la littérature au collège. Elle est acceptée en thèse, un rêve qui lui tenait à coeur depuis longtemps. Elle se met en disponibilité au sein de l'Education Nationale, ce qui lui laisse trois ans pour rédiger une thèse sur Kafka. N'ayant aucun financement pour sa thèse, elle doit trouver des petits boulots pour subvenir à ses besoins. Elle en arrive ainsi à donner des cours de littérature médiévale à des étudiants de licence. Elle doit mener de front la préparation de ses cours (alors qu'elle ne maîtrise pas ce sujet) et la rédaction de sa thèse. L'absence totale de disponibilité et d'implication de son directeur de thèse ainsi que la complexité du systèmes administratif lui rendent son projet extrêmement ardu. 

Jeanne est un personnage attachant : elle croit en elle, ne doute pas de sa capacité à la réaliser en trois ans uniquement alors que tout semble indiquer que cela n'a rien de réaliste. Elle ne réalise pas à quel point les personnes qui l'entourent (son directeur de thèse, le personnel administratif, ses collègues...) ne cherchent pas du tout à l'aider. Tiphaine Rivière dresse un portrait de l'Université et de l'administration française très drôle mais très édifiant : chacun cherche à profiter du système pour vivre tranquillement. Dès lors, mettre des bâtons dans les roues des nouveaux est un sport quotidien.

Référence

Tiphaine Rivière, Carnets de thèse, éditions Seuil, 179 pages