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Les élucubrations de Fleur
24 avril 2016

L'arbre du pays Toraja - Philippe Claudel

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Un cinéaste rentre de l'île indonésienne de Sulawesi où il a passé des vacances et découvert la culture du peuple Toraja. A son retour à Paris, il apprend que son meilleur ami Eugène est atteint d'un cancer. Le décès d'Eugène le fait réfléchir à la mort et ouvre de nouveau certains souvenirs douloureux, ceux des amis et des proches décédés.

"Je cherche à réfléchir sur la part que la mort occupe dans notre vie, comment nous l'intégrons à nos jours, à nos activités de vivants, à nos amours, à notre travail, et comme nous oeuvrons avec ou contre elle." (page 62)

Le narrateur commence à faire des recherches pour comprendre comment la maladie et la mort peuvent arriver : est-ce dans les moments où tout va bien (parce que l'on accepte l'idée de la mort) ou est-ce lorsque le corps ne va plus bien (parce qu'il est fragilisé) ? Pour l'aider dans ses réflexions, il contacte une chercheuse du CNRS, qui s'avère être l'une de ses voisines. La discussion qu'il a avec elle ouvre une fenêtre philosophique et une nouvelle aventure dans le roman. 

"La fiction est parfois plus exigeante que la vie." (p.76)

Philippe Claudel montre comment son narrateur vit et perçoit les instants de sa vie : en tant que cinéaste, il se demande souvent comment il aurait tourné la scène qu'il est en train de vivre. Il est régulièrement dans une posture de cinéaste vie-à-vis de lui-même : il est dans l'analyse de ce qu'il est en train de vivre. Cette particularité du personnage principal m'a beaucoup intéressée car c'est une question que je me pose pour les écrivains : comment font-ils pour apprécier ce qu'il leur arrive, sans l'analyser au point de l'imaginer sur les pages d'un livre ?

Il m'est assez difficile de parler de L'arbre du pays Toraja pour en donner mon avis. J'ai d'ailleurs du mal à le qualifier de roman car il donne plus l'impression d'être un récit autobiographique romancé voire un essai, bien que ce ne soit pas le cas. On imagine tout à fait Philippe Claudel dans la peau de son personnage principal. La relation d'amitié avec Eugène et le rapport et les questionnements du narrateur sur la mort ont un lien très fort avec une expérience vécue de Philippe Claudel. Il s'inspire très certainement d'un drame personnel pour construire l'amitié fictive avec Eugène. S'il m'est si difficile de faire cette critique, c'est parce que l'authenticité de ces personnages et de leurs questionnements ne m'ont pas permis de considérer ce livre comme un roman. 

Philippe Claudel ouvre de nombreuses parenthèses qui le font passer d'une temporalité à une autre. Il laisse son personnage errer dans sa quête de sens et dans ses réflexions, à tel point qu'on en oublie qu'il s'agit d'une fiction. J'ai été déstabilisée par le fait de ne pas avoir à faire à un roman "traditionnel" dans sa construction, d'autant plus que je m'attendais à ce qu'une grosse partie de celui-ci se déroule en Indonésie, à la façon d'un récit de voyage. Je crois que c'est ce qui fait que je n'ai pas eu de coup de coeur, ni ai été particulièrement emballée. 

Référence

Philippe Claudel, L'arbre du pays Toraja, éditions Stock, 231 pages

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  • Voici mes élucubrations autour de mes découvertes littéraires. Mais, comme il n'y a pas que les livres dans la vie, il m'arrive de temps en temps de parler de tout ce qui a un lien avec la culture : cinéma, beauté, sorties culturelles et gustatives..
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