La voix humaine - Jean Cocteau
Présentation de l'éditeur : "Une femme seule dans une chambre en désordre téléphone à son amant qui vient de la quitter pour une autre. En partant de cette situation tristement banale, Jean Cocteau a écrit une mini-tragédie en un acte. Dans cet étrange "monologue à deux voix", fait de paroles et de silences, une femme tente de s'accrocher à son amour perdu, cependant qu'un homme absent s'efforce de quitter sans muflerie une femme qu'il n'aime plus.
Toujours à l'affût de mythes modernes, Cocteau ménage ici au téléphone une entrée royale sur les planches. Il montre en quelques pages tout ce qu'apporte de nouveau cet instrument étrange qu'il qualifie d'"arme effrayante". "Dans le temps", écrit Cocteau, "on se voyait. On pouvait perdre la tête, oublier ses promesses, risquer l'impossible, convaincre ceux qu'on adorait en les embrassant, en s'accrochant à eux. Un regard pouvait changer tout. Mais avec cet appareil, ce qui est fini est fini."
Créé en 1930 à la Comédie-Française par Berthe Bovy, ce texte a également été joué et enregistré par Simone Signoret."
Je trouve que la présentation de l'éditeur résume parfaitement l'histoire qui se déroule : un couple vient de casser et la femme est complètement perdue car elle aimait profondément son amant. Mais celui-ci en aime désormais une autre. Il l'appelle une dernière fois au téléphone pour mettre un terme à cette relation et lui dire adieu.
Bien que j'ai apprécié cette très courte pièce, je pense que la lire ne permet pas de se rendre compte de sa qualité. Je pense que la performance de l'unique comédienne doit beaucoup jouer et une simple lecture de son texte ne suffit pas pour se mettre dans l'atmosphère de La voix humaine. Certes, c'est vrai pour toutes les pièces de théâtre, mais je le ressens d'autant plus pour cette pièce. Par exemple, je pense que le poids des silences ne peut réellement se ressentir que lorsque le texte est dit, et non lorsqu'il est lu car la lecture donne tendance à "sauter" les silences plus qu'à ne s'appesentir dessus. Néanmoins, cette découverte de Cocteau fut agréable et je compte bien poursuivre mes lectures de cet auteur.
Référence
La voix humaine, Jean Cocteau, Stock, 63 pages