Rhinocéros - Eugène Ionesco

Bérenger et Jean sont deux grands amis. La pièce s'ouvre sur une scène où Jean ne peut s'empêcher de critiquer le moindre détail chez Bérenger. Ils se rendent tous deux à un bistrot et Jean en profite pour le sermonner sur son habitude de consommer de l'alcool. Plus les minutes passent et plus ils se querellent, jusqu'à ce qu'ils aperçoivent un rhinocéros, courant en furie à travers la ville. Tous les passants se mettent alors à parler de l'animal. Puis, vient un second rhinocéros, qui fait de même, et tue le petit chat d'une dame. Bérenger et Jean se mettent alors à se disputer quand à l'apparence du rhinocéros : avait-il deux cornes ou une corne? Cette question les intéresse tellement qu'ils ne se demandent pas ce que faisait un rhinocéros en pleine ville. Puis, alors qu'il est au bureau, Bérenger assiste à une scène affreuse : la femme d'un de ses collègues vient reporter l'absence de son mari au directeur...mais celui-ci entre, transformé en un rhinocéros! C'est alors que plus le temps passe et plus de personnes se transforment en cet animal. Bérenger n'arrive pas à comprendre un tel changement et est bouleversé de voir son propre ami Jean devenir rhinocéros.

J'ai eu comme une nostalgie toute particulière à lire cette pièce car c'était sur un extrait de celle-ci que j'avais passé mon épreuve écrite de Bac en Français (il y a longtemps maintenant!). Comme toutes les pièces de Ionesco, celle-ci est très originale, sauf que je l'ai malgré tout beaucoup mieux comprise que La leçon par exemple. A travers la transformations des habitants de cette ville en rhinocéros, Ionesco semble critiquer la façon dont les fascismes ont pris naissance en Europe. Les européens, étonnés de la montée en puissance d'Hitler en Allemagne, de Mussolini en Italie, et j'en passe, se posaient des questions quant à ces nouvelles doctrines. Pendant ce temps là, les partisans des rhinocéros augmentaient en nombre et il restait de moins en moins de personnes pour les critiquer. C'est la façon dont j'ai compris la pièce, qui m'a beaucoup plu car elle m'a semblé être la plus claire de toutes celles de Ionesco que j'ai lues pour le moment. Par ailleurs, il est vrai que la montée des totalitarismes est un sujet vraiment passionnant, qu'il est toujours intéressant de voir sous forme de métaphore au théâtre, ou bien dans d'autres genres. C'est vraiment un livre que je recommande, surtout pour ceux qui aiment l'absurdité des pièces de Ionesco!

Référence
Rhinocéros, Eugène Ionesco, édition Folio, 246 pages

Comments

[Fleur]

Maggie : je l'ai beaucoup plus apprécié que "la cantatrice chauve", dont je n'ai pas compris grand chose en fait.

Mélusine : moi aussi j'avais bien aimé "le roi se meurt" et il faudrait que j'en lise d'autres!

Sybille : vraiment, lis-le alors!

[Sybille]

J'en ai lu quelques extraits au lycée, mais je n'ai jamais pensé à pousser ma lecture un peu plus loin, pourquoi pas ^^

[Mélusine]

J'adore Ionesco, rien à faire, ses pièces sont d'une simplicité déconcertante et d'une complexité admirable. "La Cantatrice Chauve" est géniale, j'aime aussi beaucoup "Le Roi se meurt".

[maggie]

J'avais beaucoup aimé le concept de la rhinocérite pour dénoncer le totalitarisme. Avec La cantatrice chauve, des pièces que j'apprécie...