Debout sur la terre - Nahal Tajadod

Présentation de l'éditeur : Il y a d'abord un père merveilleux, khan de vastes terres du Nord, grandes de leurs trois mille âmes. Il voit soudain le voile des femmes tomber, les temps changer, bouleversant toutes les moeurs. Il y a sa fille, Ensiyeh, élevée comme un garçon, qui se bat pour son domaine et s'habille pourtant comme une héroïne de Tchekhov. Il y a Fereydoun, séducteur et fantasque, qui aime Ensiyeh et esquive avec grâce les folies des hommes et du pouvoir. Il y a Monsieur V., qui a connu la gloire et les grands hommes au service des Pahlavi et qui sera emporté par les tourments de Téhéran... Il y a la mort de la monarchie, les tourbillons de la révolution... Mais il y a surtout l'Iran - de l'Empire perse à la Révolution -, avec les surprises prodigieuses de son histoire et la fin d'un monde qui se croyait immuable.

Ce roman nous présente la vie d'Ensiyeh, une femme iranienne, à travers l'histoire de son pays. D'ailleurs, Nahal Tajadod remonte assez loin dans l'histoire pour nous présenter ce personnage puisqu'elle remonte à l'Empire perse. De là, le roman aborde tous les changements politiques et culturels iraniens. Au fur et à mesure du récit, de nouveaux personnages font leur apparition et on le sent dès le départ, ils auront un grand rôle à jouer par la suite. Je pense notamment à Massoud, qui est passé de simple électricien à préfet de Téhéran sous la République islamiste.

La richesse de ce roman ne réside pas dans sa trame ou dans ses personnages. J'ai trouvé que ces derniers n'étaient pas assez décrits de l'intérieur et que finalement, on ne connaissait pas grand chose d'eux, ce qui était bien dommage... Je n'ai pas non plus retenu grand chose de l'histoire d'Ensiyeh, qui est le personnage principal de ce roman : le récit n'est pas vraiment centré sur elle, ce que j'ai également regretté. En effet, le récit est beaucoup plus axé sur l'Iran. Cela m'a plu du point de vue culturel puisque Nahal Tajadod montre parfaitement comment les changements politiques ont profondément influencé la culture des iraniens et des iraniennes. Tout de même, je regrette que cette trame historique ait pris plus d'importance que celle romanesque, qui est bien souvent laissée de côté. Finalement, j'ai comme eu l'impression que Nahal Tajadod n'avait pas vraiment réussi à donner un poids aussi important à ses personnages qu'à l'Iran. C'est ce que j'ai vraiment trouvé de regrettable car si j'avais voulu en savoir plus sur l'histoire de ce pays, j'aurais préféré ouvrir un livre d'histoire plutôt qu'un roman...

Référence
Debout sur la terre, Nahal Tajadod, éditions JC Lattès, 448 pages

Merci à Blog-o-Book (et en particulier à Emilie) ainsi qu'aux éditions JC Lattès pour ce partenariat

Comments

[Fleur]

Flou : c'est tout à fait ça. Le problème que j'ai eu c'est que je ne connaissais pas du tout l'histoire de l'Iran donc c'était nouveau et un peu difficile de s'y retrouver... Si l'histoire de l'Iran t'intéresse, ça devrait te plaire ; sinon, ce n'est pas vraiment un livre que je recommanderais.

[flou]

je le lirai bientot... à la découverte plutot d'un pays que d'une histoire d'après ton avis... pourquoi pas, s'il fait du pays son personnage principal?