L'amant - Marguerite Duras
Présentation de l'éditeur : Marguerite Duras n'est alors qu'une lycéenne, en robe de soie, avec des souliers lamés or et coiffée d'un feutre d'homme. Elle vit dans la moiteur torride de Saïgon, entre une mère neurasthénique, un jeune frère fragile, un frère plus âgé qui ne songe qu'à faire le mal.
Un jour, un riche Chinois, avec une belle limousine noire, l'aborde. De cette fillette, il va faire une femme, il l'aime à la folie, tremble d'amour, toujours "à la merci d'une insulte". Elle le désire. Dans un studio de Cholen, ils vivent leur amour voluptueux derrière des persiennes closes. Tous les sépare et aucun avenir commun ne leur est destiné. Le Chinois est condamné à épouser une femme de son sang, à plier sous le joug paternel ; la jeune fille rêve d'être écrivain et va partir pour la France...
Du souvenir de ce premier amour, Marguerite Duras a écrit un livre admirable, tout de concision et de sensibilité, de nostalgie âpre et de volupté. L'Amant a reçu le prix Goncourt 1984 et est aujourd'hui porté à l'écran par Jean-Jacques Annaud.
Dans ce roman, Marguerite Duras nous raconte l'aventure amoureuse qu'elle a eu dans son adolescence avec un riche Chinois. Il ne s'agissait pour elle que d'une aventure purement sensuelle puisqu'elle ne l'aimait pas et ne le lui cachait pas. Mais cette histoire est d'abord un prétexte pour parler de sa relation avec sa mère et ensuite avec ses deux frères. C'est ce que j'ai trouvé de plus riche dans ce récit autobiographique : outre le passage de l'adolescente à la femme, elle décrit magnifiquement bien l'ambiguïté des sentiments qu'elle éprouvait pour sa mère. Elle dit clairement qu'elle l'aimait énormément et pourtant, on a l'impression de voir des sentiments de haine vis-à-vis de sa mère. Quant à son style, je l'ai trouvé très doux, très calme, comme apaisant. Ce livre n'a vraiment rien à voir avec L'amour, que j'ai lu dernièrement et que je n'ai ni aimé, ni compris.
Référence
L'Amant, Marguerite Duras, édition du Club France Loisirs, 111 pages