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Les élucubrations de Fleur
1 novembre 2010

Le Pousse-Pousse - LAO She

le_pousse_poussePrésentation de l'éditeur : "Le Pousse-Pousse, le plus célèbre roman de Lao She, ce sont les aventures de Siang-Tse le Chameau dans le Pékin des années vingt et trente. Sa grande ambition est de posséder son propre pousse-pousse. Dans cette ville où tout est régi par la guerre, l'argent, le danger, il ira de désillusion en désillusion et ne connaîtra que la déchéance et le désenchantement. Mais c'est aussi le roman du petit peuple de Pékin, un Pékin aujourd'hui disparu, que Lao She fait vivre, avec humour, sous nos yeux : celui de Siang-Tse, de Tigresse et de Petite Fou-Tse, celui des petits métiers, celui des colporteurs, avec leur langue savoureuse, leurs misères et leurs fêtes."


Le Pousse-Pousse est un roman terrible mais magnifique de par son réalisme. Lao She décrit dans les moindres détails les conditions de vie des petits pauvres de Pékin à travers l'histoire de Siang-Tse. Ce dernier est un pousseur et il loue ses services tous les jours dans le but d'économiser assez d'argent pour devenir un jour propriétaire de son pousse. Mais, dès qu'il réunit assez d'argent pour avoir un pousse, un malheur survient et il se retrouve sans rien. A chaque fois, il reprend courage et recommence à économiser, sans jamais s'arrêter de travailler. Il ne travaille que pour survivre et sa vie n'a d'autre sens que son travail.


Lao She décrit un monde de misère, qui m'a beaucoup fait penser à celui décrit par Dostoïevski dans Crime et châtiment. La différence est qu'il utilise l'humour. La difficulté de ce roman tient à ce que jamais il n'arrive quelque chose de bien à Siang-Tse, comme s'il n'y avait pas de morale et que les happy-end n'existaient pas pour les pauvres et les faibles. Cela rend le roman d'autant plus réaliste...mais également d'autant plus déprimant.


"Les femmes avaient un sort moins enviable encore. Elles devaient faire face à tout : aux plaintes des vieillards, aux maladies des enfants, à la violence de leur mari. Quand elles étaient enceintes, elles ne cessaient pas de travailler et ne se nourrissaient que de bouillons de riz avec des patates. Elles mendiaient aussi. Parfois, elles rapportaient du linge à laver ou à rapiécer la nuit, sous une lampe à pétrole, lorsque tout le monde était enfin endormi. Le vent qui entrait par les fentes des murs de ces pièces exiguës enlevait toute chaleur. Fatiguées, mal nourries - elles donnaient à manger aux vieux et aux petits - elles étaient la plupart du temps malades. A trente ans, elles perdaient leurs cheveux. Elles ne tardaient pas à mourir. [...] Les filles laides continuaient à porter le fardeau que leur faisaient leur mères ; celles qui ne se présentaient pas trop mal savaient qu'elles seraient, tôt ou tard, vendues." (pages 145-146)

Référence
Le Pousse-Pousse, Lao She, éditions Picquier Poche, 221 pages

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Commentaires
F
Nanne : attention, il vaut mieux être de bonne humeur en le lisant car il est un peu déprimant...
N
J'ai ce savoureux roman de LAO She dans ma PAL, Fleur ! Et il s'en doute tant pour moi de l'extraire de ce tas de livres sous lequel il est enfoui ... Ton billet me donne envie de plonger dans l'univers du Pékin populaire !
Les élucubrations de Fleur
  • Voici mes élucubrations autour de mes découvertes littéraires. Mais, comme il n'y a pas que les livres dans la vie, il m'arrive de temps en temps de parler de tout ce qui a un lien avec la culture : cinéma, beauté, sorties culturelles et gustatives..
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