25 novembre 2009
Sonnets à Orphée - Rainer Maria Rilke
Pomme en plénitude, banane et poire,
Groseille... ah que tout devient éloquent
Dans la bouche, la mort, la vie... Je le veux croire...
Lisez-le sur un visage d'enfant,
Lorsqu'il y goûte. Oh cela vient de loin. Se grise
De l'indicible votre bouche, lente ivresse.
Où ne furent que mots c'est l'afflux des richesses,
Hors de la chair du fruit délivrés par surprise.
Ce que vous nommez pomme, osez le dire, c'est
Cette douceur qui tout d'abord se condensait
Et puis posée en vous, tout votre goût s'éveille,
A devenir plus attentif, limpide, clair,
Au double sens d'ici, du soleil, de la terre -
L'éprouver, le toucher, en jouir - O merveille!
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