Les aventures de Cluny Brown - Margery Sharp
Cluny Brown est une jeune femme londonienne qui a une vingtaine d'années à la fin des années 1930. Elle a principalement été élevée par son oncle, suite au décès de ses parents. Elle est une jeune femme joviale, de bonne composition, qui est extrêmement sociable et ne se fixe pas de barrière dans son quotidien. Ainsi, si son porte-monnaie lui permet de s'offrir le thé au Ritz (bien que n'étant que la nièce d'un plombier), elle n'hésite pas une seconde et se fait plaisir.
Son oncle est bien malheureux de voir que sa nièce n'arrive pas à rester en place car elle ne sait pas elle-même où est sa place. Cluny vit librement, sans aucune connaissance des règles sociales qui régissent le monde anglais. Son oncle décide donc de l'envoyer prendre une place de bonne dans une grande demeure anglaise à l'extérieur de Londres.
Margery Sharp ouvre alors son récit sur la famille dans laquelle Cluny travaille et raconte les péripéties de cette famille qui accueillit un écrivain polonais exilé à cause de la montée du nazisme.
"...vous avez parfois un regard très intelligent" (page 223)
"Cluny [...] se souvint d'un conseil qu'aimait à lui donner sa défunte tante : "Il faut toujours avoir des dessous bien coquets, pour si on se fait écraser par un autobus"." (p. 136)
Voici un roman on ne peut plus vintage. Avec beaucoup d'humour, Margery Sharp raconte les embuches tendues à une jeune femme trop "libérée" dans l'Angleterre des années 1930. Tout est fait pour se moquer à la fois de Cluny (de sa simplicité, sa franchise enfantine, sa candeur) mais aussi de ceux qui ne savent pas la comprendre (son oncle, son ami le pharmacien). L'humour de Margery Sharp est fin et anglais, ce qui contribue beaucoup à ce côté "vintage". Elle se moque également des aristocrates anglais, tellement éloignés de la réalité sociale et politique qu'ils ne sentent pas la guerre venir.
Le ton décalé et moqueur de cette histoire m'ont plu et ont beaucoup contrebalancé le manque de dynamisme que l'on pouvait parfois ressentir. Ce n'est donc pas un roman que je recommanderais à tout le monde, mais plutôt aux amateurs de vintage en tout genre.
Référence
Margery Sharp, Les aventures de Cluny Brown, éditions Belfond, 373 pages