Au-revoir là-haut - Pierre Lemaitre

Albert Maillard fut un poilu de la Première Guerre mondiale. Dix jours avant l'armistice, alors que le lieutenant Pradelle a décidé d'attaquer les lignes ennemies, il tombe dans un trou d'obus duquel il n'arrive pas à sortir. Quelques minutes après, il y est enseveli et enterré vivant. Edouard de Pericourt arrive à le déterrer et à le ramener à la vie, mais il y laisse la moitié de son visage, suite à l'explosion d'un obus. A partir de ce moment, les deux soldats ne se quittent plus. Albert veille sur Edouard, lui procure ses doses de morphine et va jusqu'à lui faire changer d'identité pour le cacher de sa famille après la guerre.

Après la guerre, le lieutenant Pradelle se lance dans le commerce de la mort : il rafle un gros contrat visant à construire des cimetières militaires. Il se lance dans le commerce et la politique avec l'aide de son beau-père, M. de Péricourt. Il a en effet épousé Madeleine, la soeur d'Edouard (qui le croit mort).

Tous cherchent à profiter de la fin de la guerre pour s'en sortir ou pour s'enrichir : Pradelle cherche à faire le maximum de bénéfices malgré toute l'immoralité de ses procédés ; Edouard et Albert montent une vaste escroquerie sur les monuments aux morts municipaux. 

Au-delà du récit sur la guerre (d'une force incroyable), sur l'après-guerre, sur la moralité, Au-revoir là-haut est un livre sur les relations père-fils, sur le regret et le deuil. Le personnage du père d'Edouard est d'une grande profondeur. Certaines scènes sont tout simplement magnifiques (je pense notemment à celle où il découvre les dessins de son fils et ceux de l'escroc des monuments aux morts). Le roman est long mais absolument pas ennuyeux. Il commence par des scènes de guerre d'une intensité folle. Puis, à partir de sa moitié, son intensité va grandissante à mesure que l'on se demande comment les choses vont tourner pour les personnages. Je me suis prise à espérer un certain dénouement. J'ai été complètement hapée dès les première lignes et Pierre Lemaître ne m'a pas relâchée jusqu'à la dernière.

Ce roman n'est pas un enième livre sur la Première Guerre mondiale ou sur les poilus. C'est un très beau récit sur l'amitié, les relations père-fils et la Justice.

Référence

Pierre Lemaitre, Au-revoir là-haut, éditions, Albin Michel, 567 pages

Comments

[fleurfleur]

Arigondas : et aussi sur ceux qui ne font que profiter du système!

[arigondas]

Très beau roman sur la bêtise de la guerre, son absurdité et toutes les conséquences qui peuvent en découler.

Depuis le début du roman, le fils n'a en fait pas le choix de son destin.

[fleurfleur]

Miss Léo : j'imagine que ce ne devrait pas tarder!

[Miss Léo]

Je suis très impatiente de le lire, mais j'attends qu'il sorte en poche !

[fleurfleur]

Bertier : merci, je corrige!



Enna : c'est vrai qu'il y en avait beaucoup mais je m'y suis faite et je ne voulais pas que l'histoire s'arrête (encore moins de cette façon)