Les enfants de Dimmuvik - Jon Atli Jonasson

La narratrice Des enfants de Dimmuvik se souvient avec douleur de son enfance dans les années 1930. Elle est une vieille dame lorsque ses souvenir refont surface, à l'occasion de l'enterrement de son frère, avec lequel elle n'avait presque plus de contact. Elle se remémore les longues journées vides de son enfance, passées dans la crique de Dimmuvik en Islande. A douze ans, étant la plus âgée des trois enfants de son foyer, elle prend le rôle de sa mère, trop usée psychologiquement par la vie. Elle prend la relève et surveille sa petite soeur, fait à manger à tous et s'angoisse de ce qu'elle pourra mettre dans leur assiette le lendemain.

Dans cette crique, ils vivent totalement seuls, à des kilomètres de la première ferme. Ils ne possèdent presque plus aucun moyen de subsistance depuis qu'ils ont perdu leurs moutons. La faim leur fait tourner la tête, les affaiblit. 

En l'espace de quelques pages, Jon Atli Jonasson dresse le portrait d'une Islande extrêmement pauvre, coupée du monde, à travers l'histoire de cette famille de cinq personnes. Cette famille vit de façon solitaire au milieu d'une nature que l'on imagine superbe et pourtant effrayante. Je pouvais entendre leur solitude à travers le silence qui devait régner dans cette maison et dans cette crique (j'avais l'impression d'entendre le vent souffler en lisant). Les mots utilisés dans ces 90 pages sont pesés, choisis avec soin afin de ne pas sombrer dans un roman dégoulinant d'empathie et de misérabilisme. Pourtant, c'est bien de misère qu'il s'agit. Mais Jon Atli Jonasson réussit à la montrer sans jamais s'appesentir dessus et sans jamais y mettre de jugement de valeur. Il ne fait que raconter, d'une façon extrêmement simple et pudique. Et c'est toute la réussite Des enfants de Dimmuvik.

Merci à Denis, des éditions Noir sur Blanc, pour ce partenariat. Vous pouvez retrouver la présentation du roman sur leur site internet, ainsi que les premières pages. 

Le billet de Laure m'avait convaincue de lire ce roman. Je suis retournée le lire après avoir lu le livre et écrit mon billet et je me rends compte à quel point nous avons été sensible aux mêmes choses : le silence pesant et l'absence de superflu dans l'écriture de Jon Atli Jonasson.

Référence

Jon Atli Jonasson, Les enfants de Dimmuvik, Les éditions Noir sur Blanc, 90 pages 

Comments

[fleurfleur]

Maggie : j'en suis très contente, d'autant plus que c'est une petite maison d'édition!

[maggie]

A ton tour, tu m'as convaincu de le lire !